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Charles Ngando Black
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Un récent article de la revue Management & Data Science a souligné le rôle essentiel des Cadres de Gestion des Données d’Entreprise (CGE) dans la structuration et le pilotage de la gestion des données dans un contexte de transformation numérique. Le présent article explore les pratiques actuelles de sélection des CGE, qui reposent principalement sur des contraintes techniques et économiques. Cette approche révèle des limites importantes, en particulier sur le plan de l’alignement stratégique. L’article propose une alternative centrée sur les besoins métiers pour mieux adapter les CGE aux priorités organisationnelles et aux objectifs stratégiques.
1 – Approche technique et opérationnelle
1.1 – Principes
Pour sélectionner un CGE, l’approche traditionnelle s’appuie sur deux catégories de critères :
- Les critères techniques : ils reflètent la capacité d’un cadre à fournir des recommandations, standards et méthodologies adaptées aux besoins des organisations.
Critère | Exigence |
Interopérabilité | Le cadre doit fournir des recommandations, standards ou bonnes pratiques qui permettent de faciliter l’échange et l’intégration des données entre différents systèmes d’information. |
Flexibilité/Adaptabilité | Le cadre doit proposer des principes méthodologiques modulables, permettant de répondre à des besoins organisationnels changeants et d’intégrer de nouvelles technologies. |
Scalabilité | Le cadre doit guider la gestion de volumes de données croissants en offrant des recommandations adaptées aux évolutions des besoins. |
Facilité d’utilisation | Le cadre doit définir des méthodologies simples et accessibles pour garantir une mise en œuvre efficace par les équipes internes, limitant ainsi les résistances ou les erreurs liées à la complexité. |
Support de la gouvernance | Le cadre doit encadrer les pratiques liées à la qualité des données, aux métadonnées et aux contrôles d’accès, en s’appuyant sur des principes et méthodologies claires pour assurer une gouvernance robuste et fiable. |
- Les critères économiques : ils permettent d’apprécier les moyens à mobiliser pour l’implémentation, la maintenance et l’amélioration du cadre en cas d’adoption par l’organisation.
Critère | Définition |
Coût d’acquisition | Frais liés aux licences, aux services de consultants et à la formation nécessaire pour déployer le cadre. |
Coût de maintenance | Inclut les mises à jour, le support technique et les évolutions du cadre. |
Ressources humaines | Expertise requise pour l’implémentation et l’exploitation quotidienne. |
Retour sur investissement | Améliorations attendues en termes d’efficacité opérationnelle ou réduction des coûts liés à une mauvaise qualité des données. |
Les critères économiques et techniques agissent conjointement pour évaluer l’adéquation d’un CGE à un contexte organisationnel spécifique.
Cette approche est largement développée dans la littérature. Gartner (2022) met en avant son efficacité pour les organisations cherchant à minimiser les risques opérationnels. Elle permet une mise en œuvre rapide et pragmatique, en assurant une correspondance entre les contraintes organisationnelles et les capacités du cadre. Khatri et Brown (2010) insistent sur son utilité pour répondre à des besoins immédiats, en particulier dans des environnements où les priorités sont principalement opérationnelles.
1.2 – Mise en application
La mise en application de cette approche repose sur une démarche logique qui débute par l’analyse des exigences techniques des CGE. Cette analyse permet d’identifier leur complexité, d’évaluer l’effort requis pour leur implémentation et, en conséquence, de déterminer les ressources nécessaires. L’association des CGE aux profils d’entreprises les plus adaptés découle naturellement de ce processus.
Exigences techniques (CGE) → Complexité/Effort → Ressources nécessaires → Profil d’entreprise
DAMA-DMBOK, premier cadre historiquement et le plus connu, se distingue par son approche conceptuelle exhaustive. Cependant, il ne propose ni standards techniques ni mécanismes opérationnels concrets, ce qui accroît significativement la complexité de sa mise en œuvre. L’application de ses principes requiert une interprétation approfondie et une adaptation spécifique par chaque organisation, nécessitant un effort substantiel pour développer des outils et des pratiques internes alignés sur ses recommandations. En conséquence, ce cadre est principalement adapté aux grandes organisations disposant de ressources financières importantes, d’équipes expertes et d’une capacité d’investissement élevée.
À l’opposé, CMMI-DMM adopte une approche modulaire et progressive, caractérisée par des exigences techniques initiales faibles. Cela en fait une solution accessible pour les entreprises de taille moyenne ou aux budgets limités, en transition numérique, qui recherchent une amélioration graduelle de leurs pratiques de gestion des données. Toutefois, l’absence de directives explicites pour gérer des volumes importants de données ou une gouvernance avancée peut entraîner une complexité accrue à mesure que les besoins évoluent. Dans ces cas, des investissements supplémentaires en outils et en expertise peuvent s’avérer nécessaires.
EDMC-DCAM, avec son orientation marquée vers la qualité et la conformité des données, se distingue par des mécanismes techniques bien définis. Cependant, cette rigueur se traduit par une complexité élevée et un effort conséquent, notamment pour assurer une maintenance continue et respecter des réglementations strictes. Ce cadre est donc particulièrement adapté aux grandes institutions opérant dans des secteurs fortement réglementés comme la finance ou la santé, disposant de ressources financières substantielles et d’équipes spécialisées en conformité et en gouvernance.
Enfin, DC-ODMF (Data Crossroads – The Orange Data Management Framework) privilégie une approche axée sur la simplicité et la modularité, ce qui réduit la complexité et l’effort nécessaires à sa mise en œuvre. Grâce à ses faibles exigences techniques et financières, ce cadre convient parfaitement aux startups et aux PME disposant de ressources limitées et ayant des besoins simples en gestion des données. Cependant, dans des environnements complexes nécessitant une interopérabilité avancée ou une scalabilité importante, ses limites deviennent rapidement apparentes, rendant son adaptation plus difficile et exigeante.
1.3 – Limites
Cette démarche de sélection présente des faiblesses fondamentales qui compromettent la pertinence et l’efficacité des CGE dans un contexte organisationnel. Ces limites trouvent leur origine dans une évaluation fragmentée des cadres, dans laquelle les critères techniques sont souvent examinés de manière isolée, sans lien clair avec les besoins métiers et les objectifs stratégiques.
Cette méthode accorde une priorité excessive aux aspects techniques comme l’interopérabilité, la flexibilité ou la scalabilité, en les considérant davantage comme des caractéristiques intrinsèques que comme des moyens au service d’un objectif global. Par exemple, un cadre peut être jugé performant parce qu’il propose des recommandations modulables ou des bonnes pratiques pour gérer des volumes croissants de données, sans que ces capacités soient véritablement alignées sur les priorités de l’organisation ou les attentes des équipes. En l’absence de cette réflexion préalable, le cadre, bien que techniquement solide, peut s’avérer inadéquat pour répondre aux besoins réels des métiers ou pour soutenir une vision stratégique cohérente.
Cette inadéquation se traduit par des difficultés opérationnelles et stratégiques majeures. Les méthodologies définies par le cadre, bien qu’ambitieuses, peuvent sembler éloignées des réalités quotidiennes des équipes, rendant leur application laborieuse et parfois inefficace. Ce décalage risque de décourager les utilisateurs, limitant ainsi l’adoption du cadre et réduisant son impact global. Par ailleurs, l’absence d’un alignement clair avec les priorités stratégiques freine la capacité de l’organisation à utiliser ses données comme levier d’innovation ou de compétitivité. Les outils et systèmes mis en place selon les recommandations du cadre, bien que techniquement robustes, risquent de ne pas exploiter pleinement le potentiel des données disponibles.
À long terme, ces lacunes pèsent lourdement sur l’efficacité organisationnelle. Le manque d’adéquation entre les capacités techniques du cadre et les besoins spécifiques de l’entreprise entraîne une perte de temps et de ressources pour pallier ces écarts. Cela ralentit les processus, entrave la prise de décisions éclairées et limite l’innovation, tout en augmentant le risque d’un abandon pur et simple des initiatives liées au CGE. Ces conséquences soulignent combien il est crucial d’évaluer les cadres à la lumière des besoins métiers et des objectifs stratégiques pour maximiser leur pertinence et leur impact.
2 – Approche stratégique
L’approche stratégique repose sur une démarche méthodique qui place les besoins métiers au cœur du processus de sélection des cadres de gestion des données. Contrairement à une approche centrée sur les contraintes techniques ou économiques, elle adopte une vision globale en connectant les besoins des métiers, les capacités des cadres et les ressources disponibles des entreprises, tout en prenant en compte leur capacité à évoluer avec les objectifs organisationnels.
2.1 – Principes
La construction de cette approche suit un enchaînement logique qui commence par l’analyse des besoins métiers :
Besoins métiers → Profils métiers → CGE adaptés → Effort d’adaptation → Profils économiques
Une fois identifiés, ces besoins sont traduits en profils métiers regroupant des fonctions essentielles comme la description et la structuration des données, la gouvernance ou encore le pilotage stratégique. Chaque profil est ensuite associé aux cadres de gestion les plus adaptés, choisis en fonction de leurs caractéristiques méthodologiques ou de leur capacité à couvrir les besoins exprimés.
Une étape clé consiste à évaluer l’effort d’adaptation requis pour aligner ces cadres sur les besoins métiers. Certains cadres peuvent exiger peu de modifications et s’intégrer rapidement, tandis que d’autres nécessitent des ajustements plus complexes, comme la personnalisation de leurs recommandations ou leur adaptation à des systèmes existants. Cette évaluation permet ensuite d’identifier les types d’entreprises capables de supporter ces efforts, en fonction de leurs ressources et de leur structure organisationnelle. Les start-ups et les PME privilégieront souvent des cadres flexibles et facilement ajustables, alors que les grandes entreprises pourront se permettre d’investir dans des cadres plus exhaustifs, demandant des efforts d’intégration plus importants.
2.2 – Mise en application
Le tableau ci-après met en application cette logique et fait ressortir 7 profils métier. Il offre une vision nuancée des interactions entre les profils métiers, les besoins métiers, les cadres de gestion des données adaptés et les types d’entreprises.
Le processus commence par une analyse détaillée des besoins métiers, traduits en profils spécifiques reflétant les grandes fonctions de gestion des données. Ces profils orientent la sélection des cadres les plus aptes à répondre aux attentes identifiées. Une évaluation de l’effort d’adaptation requis permet ensuite d’affiner cette correspondance, en tenant compte des ajustements nécessaires pour chaque cadre. Enfin, les types d’entreprises sont associés à ces cadres selon leur capacité à mobiliser les ressources nécessaires à leur mise en œuvre.
La tableau illustre comment les besoins spécifiques des métiers déterminent la sélection des cadres, en tenant compte de leur capacité à répondre efficacement à ces attentes. L’évaluation de l’effort d’adaptation requis pour chaque cadre permet d’affiner cette correspondance en intégrant les contraintes organisationnelles sans détourner l’attention des priorités métiers. L’ajout de profils comme la coordination multisite ou la transformation numérique enrichit l’analyse en répondant à des enjeux stratégiques complexes, sans compromettre la pertinence opérationnelle.
Profil métier | Besoins métiers | CGE éligibles | Effort d’adaptation requis | Profil économique |
Description, structuration et architecture des données | Définir et organiser un modèle de données d’entreprise, cataloguer et gérer les métadonnées, créer une architecture modulaire adaptée aux besoins organisationnels, structurer les processus de gestion du cycle de vie des données. | DAMA-DMBOK : Méthodologie exhaustive.
EDMC-DCAM : Orientation métier et catalogage. ODMF : Modularité adaptée aux besoins architecturaux. |
DAMA-DMBOK : Modéré.
EDMC-DCAM : Modéré. ODMF : Faible. |
PME en croissance rapide : ODMF privilégié.
Start-ups axées sur la donnée : ODMF uniquement. Grandes entreprises : Tous les CGE possibles. |
Organisation et gouvernance sur les données | Mettre en place une gouvernance des données efficace en définissant des rôles et responsabilités clairs, élaborer des politiques de sécurité, de confidentialité et de qualité des données, assurer la conformité réglementaire, organiser les accès aux données de manière contrôlée et sécurisée. | DAMA-DMBOK : Définition des rôles et politiques.
EDMC-DCAM : Gouvernance orientée conformité. ODMF : Flexibilité dans la mise en œuvre des rôles. |
DAMA-DMBOK : Modéré.
EDMC-DCAM : Faible. ODMF : Faible. |
Institutions publiques : Tous les CGE éligibles.
Multinationales multisites : Tous les CGE éligibles. PME : EDMC-DCAM privilégié. |
Développement et opération sur les données | Concevoir et gérer les flux d’intégration de données (pipelines), superviser l’infrastructure et les performances, garantir la disponibilité et la fiabilité des données pour répondre aux objectifs opérationnels, respecter les accords de niveau de service (SLA). | ODMF : Robuste pour les pipelines de données.
DAMA-DMBOK : Support documentaire pour les processus. CMMI-DMM : Gestion de la maturité des flux. |
ODMF : Modéré.
DAMA-DMBOK : Élevé. CMMI-DMM : Modéré à Élevé. |
Grandes entreprises industrielles : Tous les CGE éligibles.
PME : ODMF uniquement. |
Amélioration et pilotage des données | Développer des indicateurs de performance (KPI) alignés sur les objectifs stratégiques, optimiser les processus décisionnels grâce à des analyses et visualisations avancées, innover en utilisant des techniques de prédiction et d’optimisation basées sur les données. | ODMF : Adapté au pilotage et à l’amélioration continue.
EDMC-DCAM : Alignement stratégique avec des KPI métier. DAMA-DMBOK : Couverture complète des besoins de reporting. |
ODMF : Faible à Modéré.
EDMC-DCAM : Modéré. DAMA-DMBOK : Modéré à Élevé. |
Entreprises technologiques ou innovantes : ODMF privilégié.
Start-ups : ODMF uniquement. Grandes entreprises : Tous les CGE éligibles. |
Coordination multisite et collaboration globale des données | Assurer une gestion cohérente des données entre filiales ou départements, garantir l’interopérabilité et une gouvernance harmonisée, standardiser les pratiques tout en permettant des adaptations locales. | EDMC-DCAM : Harmonisation des processus globaux.
DAMA-DMBOK : Gouvernance des rôles et responsabilités. ODMF : Flexibilité pour s’adapter à des environnements multiculturels. |
EDMC-DCAM : Faible.
DAMA-DMBOK : Modéré. ODMF : Faible à Modéré. |
Multinationales multisites : Tous les CGE éligibles.
Grandes entreprises : Tous les CGE éligibles. |
Transformation numérique et innovation des données | Intégrer des technologies émergentes, aligner les initiatives de gestion des données avec les projets d’innovation et la transition digitale, exploiter l’IA et le Big Data pour innover dans les processus métiers. | ODMF : Flexibilité pour intégrer des technologies émergentes.
EDMC-DCAM : Alignement stratégique avec les initiatives d’innovation. DAMA-DMBOK : Support pour structurer l’innovation. |
ODMF : Modéré.
EDMC-DCAM : Modéré. DAMA-DMBOK : Élevé (exige une personnalisation pour les technologies émergentes). |
Entreprises technologiques ou innovantes : ODMF privilégié.
Start-ups : ODMF uniquement. Grandes entreprises : Tous les CGE éligibles. |
Sécurisation et conformité des données | Protéger les données sensibles, garantir la conformité réglementaire (RGPD, HIPAA), définir des politiques de sécurité et de confidentialité. | EDMC-DCAM : Gouvernance réglementaire.
DAMA-DMBOK : Structuration des politiques de sécurité. ODMF : Méthodologies flexibles adaptées aux environnements réglementés. |
EDMC-DCAM : Faible.
DAMA-DMBOK : Modéré. ODMF : Modéré à Élevé. |
Institutions publiques : Tous les CGE éligibles.
Entreprises réglementées : EDMC-DCAM privilégié. |
2.3 – Apports
L’approche stratégique pour la sélection d’un cadre de gestion des données repose sur une méthodologie rigoureuse qui valorise les besoins métiers comme point de départ essentiel. Elle relie de manière cohérente les priorités organisationnelles, les caractéristiques des cadres et les capacités des entreprises, en garantissant une adéquation optimale entre ces éléments. Cette démarche favorise des choix éclairés, tout en offrant une vision alignée sur les objectifs stratégiques et opérationnels.
Prenons l’exemple d’une institution publique cherchant à améliorer sa conformité réglementaire. En identifiant un besoin de structuration et de gestion des données sensibles, elle pourrait prioriser le profil « Organisation et gouvernance ». Le cadre EDMC-DCAM, reconnu pour son aptitude à structurer des politiques de gouvernance et à répondre aux exigences réglementaires, serait sélectionné. L’évaluation révèle un effort d’adaptation faible, permettant une intégration rapide. Cette approche stratégique garantit que les solutions techniques choisies ne sont pas seulement alignées sur les besoins immédiats, mais également sur les ambitions organisationnelles de long terme.
En adoptant cette méthode, les organisations maximisent leur capacité à répondre aux exigences des métiers tout en s’adaptant aux évolutions technologiques et organisationnelles. Elle assure une utilisation optimale des ressources en sélectionnant des cadres modulaires, évolutifs et stratégiquement alignés. Qu’il s’agisse de structurer les données d’une start-up, d’assurer la conformité d’une institution publique ou de coordonner les activités globales d’une multinationale, cette approche stratégique constitue une réponse solide et pérenne aux enjeux de la gestion des données.
Conclusion
La sélection d’un CGE exige une réflexion dépassant les contraintes immédiates. En recentrant le processus sur les besoins métiers et en adoptant une approche combinée, les organisations peuvent choisir des cadres alignés sur leurs priorités tout en tenant compte de leur faisabilité technique et économique. Ce double regard assure une mise en œuvre durable et évolutive, qui permet aux organisations de maximiser la valeur stratégique de leurs données tout en s’adaptant aux défis futurs.
Bibliographie
- Carson, C., & Vavra, J. (2020). Data Management Practices: Bridging Operational Efficiency and Strategic Alignment. Journal of Data Governance, 5(3), 45-67.
- Enterprise Data Management Council (EDMC). (2020). Data Management Capability Assessment Model (DCAM). EDMC Publications
- Gartner. (2022). How to Select a Data Governance Framework Aligned with Business Needs. Gartner Research.
- Khatri, V., & Brown, C. V. (2010). Designing data governance. Communications of the ACM, 53(1), 148-152.
- Ngando Black, C. (A paraître). Cadre de gestion des données d’entreprise. DAMA-DMBoK, EDMC-DCAM et les autres. Management & Datascience.
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