Citer
Imprimer
Partager

[ITW] – Mieux intégrer les entrepreneurs « slashers »

  • Résumé
    La rédaction de Management & Data Science a rencontré Olivier Meier, professeur à l'Université Paris Est et directeur de l'Observatoire ASAP, pour évoquer la sortie de son dernier ouvrage publié aux collections XERFI/EMS : "Cultiver ses différences, et celles des autres". L'ouvrage est un recueil vivifiant de ses chroniques inspirantes, diffusées sur Xerfi Canal.
    Citation : Meier, O., & Zerbib, R. (Nov 2023). [ITW] – Mieux intégrer les entrepreneurs « slashers ». Management et Datascience, 7(4). https://management-datascience.org/articles/25782/.
    Les auteurs : 
    • Olivier Meier
       (olivier.meier@iutsf.org) - UPEC
    • Romain Zerbib
       (romainzerbib@yahoo.fr) - ICD Business School
    Copyright : © 2023 les auteurs. Publication sous licence Creative Commons CC BY-ND.
    Liens d'intérêts : 
    Financement : 
    Texte complet

    Vous collaborez régulièrement avec Xerfi Canal pour produire des chroniques. Comment parvenez-vous à trouver l’inspiration, à proposer des thèmes d’actualité qui sonnent juste ?

     

    OM: Mon processus de travail s’articule autour de l’observation, l’intuition et l’expérience que j’ai accumulée au sein de diverses organisations. Mes fonctions de professeur des universités et de directeur de l’Observatoire ASAP, ainsi que ma participation à des projets de recherche-intervention, enrichissent constamment le champ de mes connaissances. Elles me permettent de déceler de nouvelles pratiques et tendances émergentes. Je suis particulièrement attentif aux signaux faibles et aux « points aberrants » (anomalies), qui peuvent souvent révéler des tendances naissantes et fournir des résultats significatifs lorsqu’ils sont correctement interprétés.

    Mon approche se déroule généralement en trois étapes. Tout d’abord, une phase d’intuition et d’observation durant laquelle je m’immerge dans l’environnement à étudier. Ensuite, une phase de recherche active où je confronte mes observations empiriques aux découvertes de la recherche académique. Cela me permet de contextualiser mes observations et de les intégrer dans un cadre théorique plus large.

    La dernière étape de mon processus est un dialogue constructif avec des dirigeants et des managers. C’est une phase cruciale qui me permet de valider mes analyses et de produire des chroniques, basées sur une intuition initiale ou un ressenti, tout en étant ancré dans une démarche scientifique. Ces premières hypothèses sont ensuite testées empiriquement, ce qui permet d’affiner et de compléter mes perspectives.

    L’objectif ultime est de partager et de diffuser ces connaissances en les rendant accessibles à un large public. En fin de compte, je cherche à transformer des observations et des intuitions en connaissances utiles et applicables pour le plus grand nombre. Ce livre, composé de plusieurs textes courts et incisifs, s’inscrit dans cette démarche de partage et de transmission.

    Dans votre livre, vous évoquez le cas des travailleurs slashers en entreprise. Ce phénomène des entrepreneurs « slashers » connaît un boom en France, pourriez-vous nous expliquer les raisons de cet engouement ?

     

    OM: L’essor des entrepreneurs « slashers » en France peut être expliqué par une convergence de facteurs sociétaux et technologiques. En premier lieu, le régime de l’autoentrepreneur, avec sa simplicité administrative et fiscale, a rendu l’exercice d’une activité complémentaire plus accessible. Cela a ouvert la voie à ceux qui cherchent à diversifier leurs sources de revenus ou à explorer de nouvelles voies professionnelles sans abandonner leur emploi principal. De plus, l’émergence des plateformes de l’économie collaborative a joué un rôle primordial. Ces plateformes ont non seulement rendu le travail indépendant plus visible et plus accessible, mais elles ont aussi facilité le décloisonnement des métiers. Elles ont permis de mettre en relation des professionnels de domaines variés, favorisant ainsi le partage de connaissances et la naissance de nouvelles idées. Enfin, le progrès technologique, notamment en matière de numérique, a créé un environnement propice à l’émergence des « slashers ». La robotisation et l’intelligence artificielle ont transformé la nature du travail, rendant possible le travail à distance et l’adoption de nouvelles formes de travail plus flexibles. Cela a permis aux « slashers » de jongler plus facilement entre différents rôles et activités. Les « slashers » sont souvent des personnes qui cherchent à repousser les limites traditionnelles de la carrière professionnelle, à explorer de nouveaux domaines et à créer des synergies entre des activités apparemment disparates. Le contexte actuel leur offre une plateforme idéale pour réaliser ces aspirations.

    Face à l’essor de ces entrepreneurs « slashers », quelles sont les implications pour le management? Comment les entreprises peuvent-elles adapter leurs pratiques managériales pour attirer et retenir ces profils particuliers ?

     

    OM: Le phénomène des entrepreneurs « slashers » a un impact notable sur l’organisation du travail. Ces professionnels apportent une valeur ajoutée indéniable, introduisant des perspectives novatrices, une flexibilité accrue et une compréhension aiguisée des tendances du marché. Toutefois, leur intégration nécessite une révision des approches managériales traditionnelles. Pour motiver, animer et fidéliser ces profils uniques, l’établissement de règles de jeu claires et transparentes est une première étape cruciale. Il s’agit notamment de définir précisément les rôles, les attentes et les responsabilités, afin d’éviter tout malentendu ou conflit. La valorisation de leur contribution est également essentielle. Cela peut passer par une reconnaissance publique de leur travail, ou par l’incorporation de leurs idées et innovations dans les projets de l’entreprise. En outre, offrir une rémunération équitable est crucial pour reconnaître la valeur qu’ils apportent. En parallèle, les slashers doivent se voir proposer des opportunités de développement professionnel. Cela peut inclure des formations, des ateliers ou l’accès à des ressources pédagogiques, afin de les aider à développer leurs compétences et à rester à jour dans leurs divers domaines d’intérêt. La mise en place d’un environnement de travail collaboratif et interconnecté est également un enjeu majeur. Cela implique une grande flexibilité dans les horaires pour accommoder les différentes activités des slashers, ainsi que l’utilisation de systèmes de communication efficaces pour faciliter les échanges et le partage d’informations. En outre, l’adoption d’espaces de coworking partagés peut stimuler la collaboration et la créativité. Ces espaces permettent non seulement de travailler côte à côte avec d’autres créatifs, mais également de favoriser des projets en commun, renforçant ainsi l’engagement des slashers envers l’entreprise. Il est, de ce fait, essentiel d’adopter une approche de gestion basée sur la confiance et l’autonomie. Les managers ont donc intérêt à leur donner la liberté d’explorer leurs idées, tout en offrant un soutien et des conseils personnalisés.

    « Cultiver ses différences, et celles des autres », voir également l’interview menée par L. Faibis (Xerfi Canal)

  • Évaluation globale
    (Pas d'évaluation)

    (Il n'y a pas encore d'évaluation.)

    (Il n'y a pas encore de commentaire.)

    • Aucune ressource disponible.
    © 2024 - Management & Data Science. All rights reserved.