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L'auteur
Cécile Dejoux
- Cnam (LIRSA)
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Au sein du Learning Lab Human Change- Julhiet Sterwen, Malakoff Humanis, du Cnam nous menons des recherches sur la façon dont l’IA change le rôle du manager dans un contexte post-covid. Au moins six domaines managériaux sont impactés directement et dès aujourd’hui :
La gestion du temps est optimisée avec l’IA qui comprime le temps.
- L’IA peut prendre vos rdvs avec JulieDesk, trier vos mails prioritaires (outlook), traduire en temps réel un discours en texte (Google). Elle devient une sorte d’assistante virtuelle à contrôler.
La prise de décision est plus encadrée et justifiée par la data.
L’intuition et l’expérience indispensables et hier suffisantes au manager, sont aujourd’hui enrichies par ce que l’IA propose : des scénarios (quantmetry), des analyses (Bleexo), de la curation (flint, TKM).
La gestion des talents est plus individuelle et réalisée en temps réel.
- Les recommandations et la formation qui permettaient au manager de faire grandir ses collaborateurs dans des outils comme la nineBox sont complétés aujourd’hui par des solutions d’IA qui proposent du matching à partir des compétences individuelles, des attentes exprimées par le collaborateur et des scores obtenus aux formations (ex : talentsoft, assessfirst, cornerstone).
L’analyse est plus rapide et prend en compte plus de variables
- Les statistiques et les études de marché qui suffisaient hier au manager pour percevoir les tendances sont aujourd’hui remplacées par des solutions de datavisualisation en temps réel qui permettent d’alerter sur une fraude, de repérer des signaux faibles (microsoft power BI, watson d’IBM).
Le pilotage est plus visuel et instantané (en flux)
- Le tableau de bord et le reporting qui hier représentaient les fondamentaux du pilotage sont enrichis avec l’IA avec des outils visuels, évoluant en temps réel, permettant de prédire et d’obtenir en temps réels l’impact d’une décision (locarize gère les files d’attente avec de l’IA en temps réel).
Le contrôle plus précis et exhaustif
- Le respect des normes et l’engagement dans des processus de qualité qui permettaient un contrôle acceptable sont aujourd’hui remplacés par des algorithmes qui scannent en temps réels tous les domaines de l’entreprise pour repérer des erreurs, des dysfonctionnement ou des comportements suspects et non plus des divergences de conformité (XXII fait du computer vision pour repérer des bagages suspects avec de l’IA).
La prédiction est plus disruptive et accessible à tous
- La prédicition s’appuyait sur des analyses de scénarios et la créativité humaine. Elle est aujourd’hui complétée par des solutions qui à partir de données réalisent une prévision statistique de réalisation d’un évènement avec du big data (solution de machine learning comme Saagie pour de la prédiction des ventes ou avec peu de data comme MydataModel avec Tada). Ces solutions sont à la portée des managers alors qu’elles étaient un domaine réservé aux stratèges.
Le manager doit savoir interpréter les solutions d’IA. Il doit décider de les intégrer ou pas. Mais surtout, il doit être formé aux biais liés à ces outils afin de ne pas les rajouter à ses propres biais. Dans l’ouvrage « Ce Sera l’IA et moi » (Vuibert, 2020) il est réalisé un tour du monde des utilisations de l’IA au travail afin de montrer comment l’IA remplace, assiste et augmente le collaborateur et le manager dans certaines tâches. L’ouvrage explique que les managers doivent participer aux projets IA en intégrant deux types de compétences, celles qui leur permettront d’être « IA compatible » et celles qui valoriseront leur unicité et leur employabilité, « les compétences de centrage ». Il s’agit précisément des compétences que l’IA leur vole au quotidien : l’attention, la mémoire, le temps, l’identité et la liberté de penser.
Pour aller plus loin : Ce sera l’IA ou/et moi : Comprendre l’intelligence artificielle pour ne plus en avoir peur