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Enzo Belleval
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La révolution numérique touche de façon grandissante le football mais surtout le monde en général. Nous sommes régis par Internet, les réseaux sociaux ou plus généralement le numérique. Tout ce qui se passe autour de nous est lié à ce phénomène et nous entraîne dans un monde ultra connecté. Le football comme n’importe quel autre sport a du s’adapter à la révolution numérique jusqu’à inventer de nouvelles règles ou modifier les règles originelles. Les règles du football se portent aujourd’hui au nombre de 17 et couvrent l’intégralité de la sphère de ce sport comme le terrain, le ballon, les joueurs, les fautes, les différents coup de pieds arrêtés ou encore l’arbitre.
La modification et l’innovation des règles du football liées à l’arbitrage par l’IFAB
Qu’est-ce que l’IFAB ?
L’IFAB (International Football Association Board) crée en 1882 par l’entente des fédérations des quatre membres du Royaume-Uni, est un organisme international qui a pour but d’unifier les lois du jeu. En 1904, la FIFA (Fédération internationale de football association) est à son tour créée, cette fois-ci à Paris et dès sa création, il est stipulé que la FIFA adhèrerait aux règles édifiées par l’IFAB. De ce fait, après que le cadre institutionnel soit posé par la Fédération Anglaise de football en 1863, l’IFAB modifie les règles au fur et à mesure de l’évolution du football.
La modification des règles en liaison avec l’arbitrage.
La révolution numérique a été un marqueur de nombreuses modifications de règles concernant l’arbitrage. L’arbitre assistant supplémentaire (ou arbitre de surface), instauré en 2008 par l’IFAB a aujourd’hui été remplacé par les nouvelles technologies. De plus, un tout nouveau type d’arbitre a vu le jour en 2016 après l’implantation de la « VAR » ou Video Assistant Referees. En effet, à l’heure actuelle, il y a sept arbitres impliqués (l’arbitre central, les arbitres de touche, le quatrième arbitre et les trois arbitres VAR), qui collaborent ensemble grâce aux images vidéo pour examiner d’éventuelles erreurs de jugement de l’arbitre central, ou, à l’inverse, des décisions qu’il n’aurait pas prises mais qu’il aurait dû voir.
L’apparition de la « technologie sur la ligne de but »
L’arrivée du numérique dans le football
La première modification majeure de l’arbitrage liée à la révolution numérique survient en 2014 avec l’autorisation d’un système de contrôle de but (technologie sur la ligne de but) en Coupe du monde. Cette nouvelle technologie a vu le jour suite à des polémiques survenues sur des buts dits « fantômes » (c’est-à-dire des buts accordés pour aucune raison valable sans que le ballon ait réellement franchi la ligne de but) lors de la Coupe du monde 2010 et l’Euro 2012. En effet, lors des huitièmes de finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, l’Angleterre affronte l’Allemagne. A la 37ème minute le score est de 2-1 pour les Allemands quand Franck Lampard frappe le ballon et lobe Manuel Neuer. Le ballon rebondit sur la transversale allemande, retombe derrière la ligne, puis revient toucher la transversale avant d’être capté par le gardien. L’arbitre de la rencontre consulte alors son assistant et annonce que le but n’est pas validé.
Qu’est-ce que la « technologie sur la ligne de but » ?
La « technologie sur la ligne de but » est dispositif électronique aidé d’un système de vidéo d’assistance utilisé par l’arbitre central pour déterminer si un ballon a entièrement ou non franchi la ligne de but. Le 5 juillet 2012, l’IFAB approuve l’adoption de cette technologie. La « technologie sur la ligne de but » a été instaurée à grande échelle au Brésil, pendant la Coupe du monde 2014 avec l’installation, dans chaque stade, de 14 caméras à haute vitesse. Chaque but est donc sous la projection de 7 caméras qui enregistrent les mouvements du ballon et qui sont capables de restituer ces mouvements au ralenti. De ce fait, cette nouvelle technologie permet d’envoyer un signal directement sur la montre de l’arbitre, lui indiquant si le ballon est entièrement rentré dans la cage. Cette technologie a été utilisée lors du match opposant Angers et le Paris Saint-Germain le 9 novembre dernier afin de valider le but de Kang In Lee qui a vu sa frappe repoussée par le défenseur angevin. Malheureusement pour ce dernier, le ballon avait entièrement franchi la ligne.
L’utilité de cette technologie
Cette innovation informatique a profondément modifié le cours du football instaurant ainsi une vérification rationnelle et incontestable d’une situation de but. En effet, elle est une source sûre d’application d’un des règles principales du football, c’est-à-dire qu’un but est validé si le ballon a entièrement franchi la ligne de but. Mais une polémique a surgit en Espagne lors du Classico opposant le Real Madrid et le FC Barcelone le 21 avril 2024. Après la déviation du jeune Lamine Yamal, le ballon semblait avoir franchi la ligne de but avant que le gardien madrilène le repousse. Or, l’Espagne n’a jamais voulu instaurer cette technologie de ce fait le but n’a pas été validé par manque de preuve. L’assistance vidéo est intervenue pour vérifier si le ballon était entré, mais aucun angle permet d’assurer à 100% que le ballon est entièrement derrière la ligne de but.
L’apparition de « l’assistance vidéo à l’arbitrage »
La seconde transformation du football
« L’assistance vidéo à l’arbitrage » ou VAR est la seconde modification majeure liée à l’arbitrage. Elle a pour but d’améliorer l’équité et la justice tout en diminuant les erreurs d’arbitrage et les comportements anti-sportifs des joueurs. La procédure pour l’utiliser est règlementée, elle ne peut l’être que dans quatre situations dans l’optique d’être efficace pour perdre le moins de temps possible. Les séquences vidéo peuvent être sollicitées par l’arbitre central ou visionnées de manière autonome par les arbitres assistants vidéo. Une fois la situation analysée, ces derniers communiquent leur avis à l’arbitre central via une oreillette, qui prend ensuite sa décision, soit immédiatement, soit après avoir lui-même visionné les images.
La mise en place de « l’assistance vidéo à l’arbitrage »
Le 6 mars 2016, l’IFAB approuve l’utilisation expérimentale de la VAR qui est finalement utilisée pour la première fois dans une compétition officielle le 14 décembre de la même année à l’occasion de la demi-finale de la Coupe du monde des clubs de la FIFA qui opposait l’Atlético Nacional un club colombien aux japonais du Kashima Antlers. Lors de cette rencontre, un penalty a été accordé – grâce aux images de la VAR – aux joueurs du Kashima Antlers après une faute d’un défenseur de l’Atlético Nacional dans la surface de réparation.
Dès la mise en place de l’assistance vidéo, les lois du jeu ont été modifiées incluant l’expérimentation – dans des ligues choisies par l’IFAB – de cette nouvelle technologie pour une durée de deux ans. L’assistance vidéo peut uniquement intervenir dans les cas suivants : validation ou non d’un but, penalty ou non, identification d’un joueur ayant commis une faute et pour une faute passible d’une expulsion directe (carton rouge). Après ces deux ans d’expérimentation, l’arbitrage vidéo est généralisé en 2018.
La mise en place de « l’assistance vidéo à l’arbitrage » dans les championnats nationaux et compétitions internationales
La mise en place dans les championnats nationaux
Cette seconde révolution numérique a été introduite pour la première fois en Australie (A-League) en avril 2017. Elle a ensuite été instaurée dans les championnats allemand (Bundesliga), italien (Serie A), portugais (Liga Portugal), belge (Division 1A), néerlandais (Eredivisie) et polonais (Ekstraklasa) lors de la saison 2017/2018 puis en France (Ligue 1) et en Espagne (Liga) lors de la saison 2018/2019 et enfin au Maroc (Botola Pro 1) et en Angleterre (Premier League) lors de la saison 2019/2020.
La mise en place dans les compétitions internationales
« L’assistance vidéo à l’arbitrage » a été introduite en 2017 pour la Coupe des Confédérations, en 2018 pour la Coupe du Monde et en 2019 pour la campagne de Ligue des champions et pour la finale de la ligue Europa. Elle est à ce jour, utilisée dans toutes les compétitions majeures comme la Coupe du Monde, l’Euro ou encore la Ligue des Nations.
Le futur de la révolution numérique ?
En ce qui concerne l’avenir de l’IA dans l’arbitrage footballistique, on aimerait penser à un match sans arbitre qui s’organiserait autour d’une machine entièrement objective. Or, une machine ne peut pas interpréter le caractère intentionnel d’une faute et donc délivrer un carton jaune ou un carton rouge le cas échéant. L’interprétation humaine est précisément ce qui défini l’arbitrage dans le football.
Serait on prêt à une IA arbitre ?
Une question majeure est à prendre en compte : est-ce que les joueurs et le public seraient prêt à laisser une intelligence artificielle maîtresse de l’arbitrage ? Il n’y aurait alors aucun arbitre à siffler ou aucune personne à contester, tout serait régit sous le prisme de l’objectivité absolue. Cela permettrait peut-être de faire gagner du temps de jeu, ce qui est la raison pour laquelle la technologie sur la ligne de but ainsi que l’assistance vidéo à l’arbitrage se doivent d’être le plus efficace possible. Nous resterions donc dans la même logique de gain de temps et d’objectivité.
Le futur a déjà commencé !
Un premier pas vers la dépendance numérique a été réalisé avec l’apparition et les tests de la « technologie semi automatisée de détection du hors-jeu » en 2021 dans la Coupe Arabe et la Coupe du Monde des Clubs. Cette technologie consiste à évaluer -en temps réel – la position des joueurs par rapport au ballon afin de savoir s’ils se trouvent ou non en position de hors-jeu. Pour ce faire, les stades sont dotés de 12 caméras qui suivent et déterminent la position des joueurs sur le terrain, en utilisant 29 points de détection répartis sur leurs membres. Pas moins de 50 données sont collectées chaque seconde afin d’évaluer le caractère hors-jeu des joueurs, soit plus de 8 millions de données par match.
…Mais il n’est pas encore assez sophistiqué !
Malgré ce pas vers la domination du numérique dans le foot, ce système peut commettre des erreurs. En effet – anecdote assez marante à relater mais moins pour les développeurs de cette technologie – la « technologie semi automatisée de détection du hors-jeu » a déjà confondu le ballon avec le crâne chauve d’un arbitre. C’est pour ce genre de raisons que ce dispositif est « semi automatisé » et n’est pas entièrement indépendant. Dans une situation litigieuse, les arbitres assistants vidéo sont d’abord informés de la position du joueur par une IA, puis ils vérifient eux-mêmes la situation de hors-jeu en traçant les lignes du hors-jeu sur les images. C’est ce processus qui explique pourquoi la vérification du hors-jeu peut parfois prendre un certain temps. Dans une situation plus claire, ce processus s’exerce à la seule décision de la technologie.
Que peut-on en conclure ?
Bien que la révolution numérique ait fait son apparition dans le monde du football – comme dans tous les secteurs de la vie -, elle n’est considérée à présent uniquement comme une aide à l’arbitrage et non comme la source d’arbitrage elle-même. La révolution de l’IA est un processus encore assez récent (début de la révolution numérique avec la « technologie sur la ligne de but » en 2012), en cours de développement et qui reste dans une position passive sous la houlette de l’humain qui continue de diriger ce qui l’entoure.
il ne peut pas avoir d'altmétriques.)
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