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ChatGPT dans la rédaction scientifique : des perspectives prometteuses, des préoccupations légitimes

  • Résumé
    ChatGPT est une application d'intelligence artificielle conçue pour générer des réponses textuelles à la demande d’utilisateurs. Cependant, le phénomène est nouveau et controversé. Des inquiétudes émergent de toute part depuis le début de sa spectaculaire médiatisation en 2022. Dans le paysage de l’enseignement supérieur, l’une des plus grandes inquiétudes porte sur l’appropriation par les étudiants, voire par les enseignants-chercheurs, de la paternité d’un texte généré par ChatGPT. Des revues prestigieuses se sont d’ailleurs très vite préoccupées des implications de ChatGPT dans la littérature scientifique, y compris la prise en compte de ChatGPT comme co-auteur. Dans cette contribution, fruit d’un recensement de la littérature universitaire, nous discutons de l'état actuel des connaissances sur l’utilisation de ChatGPT dans la recherche scientifique, en soulignant les tendances et les développements récents dans ce domaine. Nous discutons des implications possibles en faveur de ChatGPT, mais aussi des limites potentielles. L'article s'ajoute au débat public en cours sur les impacts de ChaptGPT dans notre société. En comprenant le potentiel et les limites de cet outil, nous pouvons prendre des décisions éclairées sur la façon de l’utiliser de manière vertueuse et responsable.
    Citation : Moussavou, J. (Avr 2023). ChatGPT dans la rédaction scientifique : des perspectives prometteuses, des préoccupations légitimes. Management et Datascience, Article 0023913. https://doi.org/10.36863/mds.a.23913.
    L'auteur : 
    • Jean MOUSSAVOU
       (moussavouj@excelia-group.com) - Excelia Business School - La Rochelle
    Copyright : © 2023 l'auteur. Publication sous licence Creative Commons CC BY-ND.
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    Financement : 
    Texte complet

    L’adaptation aux progrès technologiques n’est pas une spécificité des sociétés modernes : elle fait partie de l’histoire humaine depuis nos premiers écrits – même dans les intrigues des mythes et légendes antiques. Alors que ChatGPT menace de bouleverser notre façon d’écrire et les activités liées à l’écriture, les Mésopotamiens, qui vivaient il y a 4 000 ans au centre de l’Irak moderne, ont traversé ce type de changement avant nous. On attribue l’invention de l’écriture à leur civilisation. A certains égards, la représentation des progrès technologiques dans l’invention de l’écriture fait écho aux préoccupations actuelles concernant ChatGPT (Chatbot Generative Pre-trained Transformer), une application d’intelligence artificielle conçu pour générer des réponses textuelles à la demande des utilisateurs. ChatGPT se présente comme un outil permettant la production automatisée de textes écrits inédits, tels que des essais et autres manuscrits littéraires, journalistiques et même scientifiques [20]. Nous sommes inondés de débats et de déclarations d’experts sur les implications possibles de cet outil dans différents domaines. Des acteurs de tous bords semblent enthousiastes à expérimenter cette technologie dans leurs domaines respectifs. Cependant, le sujet est nouveau et controversé. Des inquiétudes émergent de toute part depuis le début de sa spectaculaire médiatisation en 2022 (bien que sa conception et son ouverture au public datent de 2020). Dans le paysage de l’enseignement supérieur, l’une des plus grandes inquiétudes porte sur l’appropriation par les étudiants, voire par les enseignants-chercheurs, de la paternité d’un texte généré par ChatGPT [22] . Des revues prestigieuses se sont d’ailleurs très vite préoccupées des implications de ChatGPT dans la littérature scientifique [20, 6], y compris la prise en compte de ChatGPT comme co-auteur [15, 4].

    Dans cette contribution, fruit d’un recensement de la littérature universitaire, nous discutons de l’état actuel des connaissances sur l’utilisation de ChatGPT dans la recherche scientifique, en soulignant les tendances et les développements récents dans ce domaine. Nous discutons des implications possibles en faveur de ChatGPT, mais aussi des limites potentielles. L’article s’ajoute au débat public en cours sur les impacts de ChaptGPT dans notre société. En comprenant le potentiel et les limites de cet outil, nous pouvons prendre des décisions éclairées sur la façon de l’utiliser de manière vertueuse et responsable.

    Le champ des possibles, pour un gain de temps au profit du chercheur

    Bien que ChatGPT ne puisse remplacer la pensée critique du chercheur, ni sa capacité à interpréter les résultats d’une recherche, à discuter de ses conclusions sur la base des meilleures preuves scientifiques disponibles,  ChatGPT est néanmoins décrit comme un outil prometteur à la fois dans la rédaction scientifique et dans le processus de recherche lui-même.

    Dans la rédaction scientifique

    ChatGPT peut fournir une aide au chercheur dans l’identification d’une littérature pertinente [2, 12, 24], en générant des résumés d’articles, ou en recommandation une liste d’articles pertinents, en fonction de la requête du chercheur. Un champ d’application possible est celui des revues systématiques ou les méta-analyses, pour lesquelles ChatGPT peut fournir une aide dans l’identification rapide des contributions pertinentes à inclure dans l’analyse. ChatGPT peut aider également à fournir une réponse rapide à des questions spécifiques à un domaine particulier, permettant au chercheur une compréhension rapide de l’état actuel des connaissances dans le domaine, et d’identifier, le cas échéant, les lacunes potentielles à combler. Enfin, ChatGPT peut aider à établir une première ébauche de la rédaction scientifique, et même de suggérer des titres selon les requêtes du chercheur [5, 12]. Cependant, une telle facilité doit constituer un simple point de départ avant une prise en main de l’intelligence humaine. En effet, le texte généré automatiquement est loin de se substituer à la créativité et à la pensée réflexive du chercheur. En outre, en déléguant un tel processus à ChatGPT, nous prenons le risque d’éloigner l’apprentissage de la rédaction académique en général des objectifs didactiques visés dans certains travaux. C’est notamment le cas des mémoires de recherche et autres thèses professionnelles, qui visent à développer les capacités d’analyse et synthèse des apprenants.

    Pendant le processus de recherche

    ChapGPT peut fournir une aide à la collecte de données de masse sur Internet (exemples, les conversations sur les réseaux sociaux, les articles de presse, etc) [5, 12]. Dans la phase d’analyse de données, ChatGPT peut fournir une aide dans presque tous les cas d’analyse et de classification des données qualitatives. Ainsi,  dans le cadre des données textuelles, ChatGPT peut aider à l’identification de modèles ou thèmes non perceptibles immédiatement par le chercheur. ChatGPT peut également aider à l’analyse des images dans la reconnaissance de formes, à identifier les sentiments, les émotions. Dans l’analyse de données quantitatives, ChatGPT peut aider à l’identification des tendances dans les données [5].

    De fait, une potentialité évidente de ChatGPT est de permettre au chercheur de gagner du temps dans certaines étapes de la recherche, en l’occurrence, celles ne nécessitant pas davantage l’activité ou l’intelligence humaine. Bien sûr, l’énumération des potentialités de ChatGPT développées ici ne prétend pas à l’exhaustivité. A l’avenir, de nombreuses fonctionnalités pourront encore émerger et soutenir la communauté de chercheurs.  ChatGPT soulève également de nombreuses limites qui doivent être prises en compte pour s’assurer de sa bonne utilisation.

    Des points de vigilance…pour une utilisation éthique et responsable

    L’utilisation de ChatGPT dans la rédaction scientifique doit être abordée à la lumière de différentes limites à même de compromettre la qualité des productions scientifiques.

    Tout d’abord, ChatGPT à cette propension à générer des contenus biaisés ou erronés [19, 21 , 23]. En effet, ChatGPT, à l’image de l’ensemble les modèles conversationnels basés sur l’intelligence artificielle (IA), est généralement décrit comme un « perroquet stochastique » [3] rassemblant et régurgitant des séquences linguistiques observées dans de gigantesques bases de connaissances, sans intelligence réelle ni conscience. De plus, le manque de transparence dans le processus de génération de textes justifie de qualifier ChatGPT de « boîte noire » [21 , 23, 22, 7]. Ainsi, en l’absence d’un esprit humain expert et critique, ChatGPT présente le risque d’amplifier les biais ou les inexactitudes éventuels existants dans les données. Or fournir des résultats scientifiques à partir des données biaisées ou erronées conduit naturellement à entraver l’intégrité scientifique. Cet inconvénient peut s’avérer particulièrement préjudiciable aux acteurs (académiques, praticiens et autres décideurs politiques ou privés, etc.) susceptibles de se servir des données ainsi publiés pour prendre des décisions.

    Une autre lacune de ChatGPT porte sur la base des connaissances mobilisée sur Internet, qui peut potentiellement être limitée. En effet, certaines documents récents peuvent ne pas être accessibles à ChatGPT, notamment lorsque ceux-ci sont hébergées sur des bases de données payantes des éditeurs. Ce qui est la cas pour un certain nombre de revues scientifiques. De plus, les éditeurs en libre accès envisagent de supprimer l’accès de ChatGPT à leurs ressources, dans le but d’atténuer les préoccupations éthiques [19]. Or pour certains domaines portés par les progrès récents pour stimuler les connaissances nouvelles ou l’innovation, un tel déficit d’information peut constituer une limite majeure, d’autant plus que ChatGPT ne génère aucune connaissance nouvelle, si ce n’est celles basées sur des contenus existants. Cette situation pourrait potentiellement exacerber le manque d’innovation et de créativité dans certains domaines.

    L’attribution de la paternité des contenus générés par ChatGPT constitue un autre enjeu, plus spécifiquement en termes de droits d’auteur [10, 21 , 18]. En effet, lorsqu’un utilisateur fournit des données d’entrée à ChatGPT et que ChatGPT génère un contenu basé sur cette entrée, cela pourrait faire valoir que le chercheur détient les droits d’auteur sur le contenu généré. Cependant, si ChatGPT génère du contenu indépendamment de l’entrée du chercheur, c’est notamment le cas si l’entrée fournie reste très limitée (par exemple, « rédiger un essai sur tel ou tel sujet »), il peut s’avérer plus difficile de déterminer la propriété. Dans un tel cas, il apparaitrait nécessaire d’inclure ChatGPT, au minimum, en tant que co-auteur du contenu généré [9]. Cependant, l’option consistant à répertorier ChatGPT comme auteur (ou co-auteur) ne semble pas acceptable sur la base des directives du COPE (Committee on Publication Ethics : https://publicationethics.org/) pour déterminer la paternité. Ceci est lié à l’idée que la paternité d’une œuvre intellectuelle implique des obligations légales qui ne sont pas remplies par ChatGPT [13]. Cependant, certains chercheurs suggèrent tout de même la possibilité d’inclure ChatGPT en tant qu’auteur dans certains cas précis [18]. Ainsi, plusieurs cas de pré-publications ou d’articles effectivement publiés ont pu attribuer une paternité officielle à ChatGPT (Stokel-Walker). Néanmoins, la désapprobation d’inclure ChatGPT ou tout autre outil d’IA dans la listes des auteurs a été clairement expliquée dans les politiques éditoriales de certaines revues prestigieuses. Par exemples les revues ScienceNature et The Lancet, qui qualifient une telle pratique d’inconduite scientifique. Ce point de de vue est d’ailleurs repris par de nombreux scientifiques [24, 22]. De plus, l’incroyable développement des outils d’IA tel que ChatGPT peut entraîner une prolifération de « productions intellectuelles » générées par l’IA, susceptible de menacer l’intégrité scientifique en introduisant des biais ou des erreurs potentiellement difficiles à identifier [13].

    L’absence de citations ou de référencement à des sources [05] éditoriales constitue une autre lacune dans les développements actuels de ChatGPT [17, 8, 10].  Bien que les versions futures de ChatGPT puissent potentiellement fournir une telle fonctionnalité, il est important de considérer les conséquences potentielles de s’appuyer uniquement sur un outil automatisé comme ChatGPT sans fournir les sources. En effet, l’intégrité scientifique étant l’un des piliers fondamentaux du monde académique, s’inspirer de textes à partir de sources sans les citer reste inconcevable. Les pratiques de citation dans l’univers de la recherche académique sont un aspect essentiel du travail scientifique, car servant à plusieurs fins. Notamment, elles permettent de démontrer que le chercheur a pris connaissances des travaux existants sur un sujet particulier. Citer des sources est également un moyen d’asseoir le travail du chercheur sur celui de ses pairs afin de lui donner une crédibilité scientifique. Enfin, lorsque les lecteurs ou les éditeurs ont des doutes sur la validité d’une affirmation ou d’un argument, ils peuvent se référer aux citations fournies pour vérifier et évaluer la crédibilité du travail.

    Les problèmes de plagiat [7, 17],  qui découlent de problèmes de droit d’auteur, sont également à prendre en considération dans l’utilisation de ChatGPT. Ceux-ci ne se limitent pas au seul Copier-Coller d’un texte, mais comprend également les paraphrases de textes, d’idées ou de toute reproduction d’une œuvre appartenant à autrui. Néanmoins, un travail de recherche scientifique étant le plus souvent cumulatif, il est naturel pour le chercheur de rapporter les découvertes, les déclarations ou les travaux produits par ses pairs. Par conséquent, si les auteurs originels sont crédités dans le texte, le plagiat ne pourrait être impliqué [17]. Selon les arguments ci-dessus, les contenus générés par ChatGPT peuvent donc être assimilés à du plagiat, puisque ChatGPT fait abstraction à toute citation dans la génération des textes. Cependant, ChatGPT peut également être programmés pour éviter de reformuler les textes de manière similaire aux sources ou auteurs d’origines. Une telle utilisation ChatGPT ne peut être acceptable. En effet, il s’agit là d’une violation de l’intégrité scientifique.

    La capacité limitée de ChatGPT à intégrer/comprendre le contexte pose également problème. Les contenus générés par ChatGPT sont en effet basés sur de grandes quantités de données, qui implique que ChatGPT n’aura pas le même niveau de compréhension du contexte que l’humain. Par exemple, si un utilisateur pose une question ambiguë ou peu claire (par exemple, « j’ai mangé un avocat avec mon avocat dans un restaurant « ), ChatGPT ne s’aura être en mesure de comprendre pleinement le contexte et de fournir une argumentation cohérente. De même, si un chercheur utilise des sarcasmes dans sa requête, ChatGPT ne saura être en mesure de détecter le ton et fournir une réponse appropriée. Cette lacune peut donc avoir un impact sur la précision et l’utilité de ChatGPT dans certains cas.

    Enfin, l‘ »effet Matthieu » (Matthew Effect), qui fait référence à la tendance des chercheurs avec un nombre de citations élevé à continuer et à être cités fréquemment, tandis que les chercheurs moins cités auront toujours du mal à accroitre la fréquence des citations et obtenir la reconnaissance [14], peut perpétuer les inégalités existantes dans le milieu universitaire [09]. Par exemple, Google Scholar utilise un système de classement basé sur les citations, et l’effet Matthieu est particulièrement perceptible, les articles les plus cités apparaissant en premier dans les résultats des requêtes. De manière similaire, une application comme ChatGPT, qui utilisent la récurrence des contenus comme facteur pour déterminer quels textes retenir, peut exacerber cet effet. Par conséquent, il semble crucial que les chercheurs continuent à s’engager dans un examen minutieux et approfondi de la littérature, même lorsqu’ils utilisent ChatGPT. Cela pourrait contribuer à prévenir la perpétuation des inégalités entre chercheurs dans la visibilité de leur travaux [11].

    Un futur prometteur, mais un appel à la prudence

    ChatGPT présente un potentiel dans l’aide à la rédaction scientifique. Il peut jouer un rôle d’accompagnement dans divers cas d’utilisation. Cependant, certaines limites subsistent avec des implications potentielles sur l’intégrité académique et la qualité des productions scientifiques. Le potentiel de ChatGPT est certainement loin d’être pleinement exploré et de nombreuses opportunités existent. Au fur et à mesure de ses développements, il sera crucial de calibrer les attentes concernant ses capacités, et de reconnaître qu’il ne pourra jamais assumer toutes les activités du chercheur. La rédaction scientifiques exige des connaissances spécialisées, des idées ou des opinions innovantes nécessitant toujours une touche humaine ne pouvant être remplacée par l’IA.

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    Il y a me semble-t-il un problème entre le 1er paragraphe sur le champ des possibles et le second sur le point de vigilance. Ce dernier rappelle les biais structurels associés à la version de CHATGPT consultable par le grand public : l’absence de sources et le côté « perroquet stochastique « servant de caisse d’amplification des biais et inexactitudes.  Ce problème de fond au regard de la recherche pourrait être levé grâce à la qualité des requêtes ou prompt précisés dans le 1er paragraphe. En d’autres termes, pour obtenir un résultat acceptable, il faut indiquer à Chatgpt où chercher, ce qui peu ou prou est lui indiquer ce que l’on a déjà analysé. On peut faire le parallèle avec Midjourney où pour obtenir le meilleur rendu, être photographe professionnel et savoir quelles instructions techniques imposer, donne ainsi la meilleure photo que le photographe aurait voulu prendre.

    Enfin, je fais le constat d’un curieux paradoxe où des chercheurs n’iront pas par exemple prendre des analyses de mon ouvrage, étant juste expert et non docteur, alors même que ce dernier est fortement documenté, édité dans une maison très sérieuse, et surtout avec l’auteur à disposition pour un échange contradictoire. Serait par contre recevable une IA générative dont on sait qu’elle est structurellement biaisée, sans source, l’échange se limitant au prompt, soit les questions orientées, et donc potentiellement biaisées, du chercheur.  Soit l\’absence de débat et de contradiction potentielle.

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